Le remake de Silent Hill 2 par Bloober Team, connu pour des jeux comme Layers of Fear et The Medium, est une expérience de survival horror phénoménale. Bien que fidèle à l'original, cette version remasterisée offre des environnements plus vastes, davantage d'énigmes à résoudre et d'ennemis à affronter. Les inquiétudes concernant un accent trop prononcé sur les combats se dissipent rapidement : le remake reste pur jeu d'horreur et de survie, les affrontements rehaussant l'intensité plutôt que la diluant.
Un combat brutal et grisant
Les combats rapprochés du remake de Silent Hill 2 sont d'une brutalité grisante qui confère une grande intensité à chaque rencontre. James Sunderland, le héros, dispose de nouvelles techniques comme une habile esquive indispensable pour survivre aux monstres. Chaque créature a un schéma d'attaque que les joueurs doivent apprendre à contrer par des esquives ou des coups rapides.
James récupère également quelques armes à feu, facilitant l'élimination des monstruosités. Cependant, comme dans tout bon survival horror, les munitions sont rares, forçant les joueurs à les économiser précieusement au même titre que les trousses de soins. Cette pénurie crée une tension palpable lors des affrontements. Certains puristes pourraient râler contre leur fréquence, mais personnellement, je les ai trouvés angoissants, le son inquiétant de la manette DualSense m'arrachant des frissons à chaque rencontre.
Une ambiance étouffante de pure terreur
Le remake de Silent Hill 2 est réellement effrayant sans trop recourir aux jumpscares faciles. Il utilise à merveille sa bande-son oppressante et ses effets sonores saisissants pour créer une atmosphère étouffante de pure terreur, accentuée par les sombres bâtiments isolés qui font office d'immenses casse-tête.
Résoudre ces énigmes permet d'explorer plus avant, de découvrir la suite de l'histoire tout en s'exposant à d'insoutenables horreurs. L'exploration des rues de Silent Hill est certes présente, mais c'est dans ces lieux clos que le jeu atteint des sommets d'angoisse.
Une difficulté personnalisable
J'ai joué au remake en difficulté Standard, à la fois pour les énigmes et les combats. Ce niveau offre un défi stimulant sans jamais devenir frustrant, grâce notamment aux points de sauvegarde bien placés et aux nombreuses notes prises par James sur ses cartes.
Il m'est arrivé de buter sur certaines énigmes, mais un coup d'œil à la carte me rappelait qu'un indice m'avait échappé ailleurs. Les amateurs de challenges extrêmes peuvent augmenter la difficulté, tandis que des options plus accessibles sont aussi disponibles. Il est même possible de personnaliser séparément la difficulté des énigmes et des combats, excellente idée permettant à chacun de moduler l'expérience à sa convenance.
Des graphismes photoréalistes impressionnants
Le monde labyrinthique du remake de Silent Hill 2 prend vie grâce à des graphismes stupéfiants qui tirent pleinement parti de la PS5. Les modèles de personnages, James Sunderland en tête, sont incroyablement détaillés et bien animés, tandis que les créatures de Silent Hill n'ont jamais paru aussi horrifiques.
Les environnements atteignent par endroits un photoréalisme saisissant, le tout sans ralentissements ni bugs durant de longues heures de jeu. Bloober Team signe là son meilleur travail à ce jour, avec des bases techniques impressionnantes.
Une immersion parfois trop sombre
L'un de mes rares griefs concerne l'obscurité parfois trop oppressante qui nuit à l'appréciation des superbes détails environnementaux. Certes, la lampe torche aide, mais il reste des moments où le noir est vraiment excessif. Ce choix délibéré vise à accentuer l'angoisse, objectif atteint, même si un éclairage légèrement plus généreux aurait été bienvenu par moments.
Une durée de vie peut-être trop généreuse
Je pense aussi que la grande longévité du remake joue parfois contre lui. Sur la fin, une certaine lassitude m'a gagné face au manque de variété des ennemis et aux inévitables allers-retours qui, s'ils sont normaux dans un survival horror, finissent par peser sur le rythme dans un jeu aussi long.
La plupart des jeux du genre sont plus courts, et même les fans les plus acharnés risquent de trouver le temps long d'ici les crédits de fin. Il n'aide pas que chaque zone doive être explorée deux fois à cause de l'« autre monde » rouillé, même si ces séquences restent thématiquement justifiées.
Un remake fidèle et ambitieux
Dans l'ensemble, Bloober Team a réalisé un superbe travail de remake fidèle tout en étoffant brillamment l'expérience originale. L'équipe a haussé son niveau de jeu pour livrer l'un des meilleurs Silent Hill à ce jour. Espérons qu'elle pourra remettre le couvert et nous offrir des remakes tout aussi soignés des autres volets cultes de la série.
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